Madame Blanchard est directrice départementale adjointe de l’Inspection du travail à Quimper appelée la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités du Finistère (DDETS). La DDETS est une direction départementale interministérielle issue de la fusion de l’ancienne DIRECCTE qui était la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi. et de l’ex-DDCS Direction Départementale de la Cohésion Sociale.
Quelles études avez-vous faites ?
J’ai obtenu un DESS qui est un diplôme d’études supérieures spécialisées. J’ai un Bac+ 5 en droit fiscal.
Pouvez vous m’en dire plus sur l’administration dans laquelle vous travaillez ?
Dans le Finistère (29) la DDETS comporte deux sites un à Quimper et un autre à Brest. Il y a cent agents tous statuts et Ministères confondus et environ 5 000 agents du Ministère du Travail en France. L’inspection du travail se déplace, elle a un droit d’entrée de jour ou de nuit dans le secteur privé en revanche dans le secteur public elle n’a pas de droit d’entrée. En avril 2021 les Directions Départementales de l’Emploi, du Travail et des Solidarités ont été créées dans tous les départements métropolitains notamment à Quimper.
Quelles sont les missions de la l’Inspection du travail ?
Les missions de la DDETS dans son ensemble concernent le domaine du droit du travail, avec aussi l’hébergement des personnes sans logement, de plus nous aidons à l’intégration et l’insertion professionnelle des personnes qui ont un handicap par exemple. Nous accompagnons les Pupilles de l’État, qui sont les enfants mineurs ayant perdu tout lien avec leurs parents et leur famille.
Quelles fonctions exercent les différents agents au sein de la DDETS ?
Il y a les fonctions d’accueil, puis des agents sont chargés de l’instruction des dossiers, certains s’occupent des contrôles et enfin des agents sont chargés de l’encadrement, tels que les chefs de service et les chefs de pôles.
Combien de sites sont localisés sur Quimper ?
Nous avons deux sites sur Quimper, un à Ty Nay dans la cité administratives et un autre rue Anatole le Braz. Il y a cinquante agents au sein de ce dernier et trente agents à Ty Nay où se trouve le siège de l’Inspection du Travail. A Brest il y a vingts agents.
Quel est votre rapport avec les entreprises ?
Une grande partie de mon travail consiste à être au contact des entreprises et à les accompagner face aux difficultés, comme lors de la crise sanitaire par le biais d’aides financières permettant de passer le cap et de préserver les emplois.
Travaillez-vous avec des partenaires ?
Oui, nous avons des réunions avec des partenaires, tels que des administrations, qui ont des missions complémentaires aux nôtres . Nous travaillons avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), les services juridiques tels que le Tribunal, notamment sur le volet pénal de l’inspection, nous entrons en relation avec le parquet. A Quimper nous agissons sur la prévention des risques et sur le travail illégal notamment auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), de l’Union de Recouvrement des cotisations des Sécurités Sociales et d’Allocations Familiales (URSSAF), ainsi qu’avec les impôts.
Comment se passe un contrôle en entreprise ? Annoncez-vous votre venue lorsque vous effectuez un contrôle ?
Le principe est de ne pas annoncer notre venue mais sur certains sujets nécessitant une disponibilité de la part de nos interlocuteurs ou la consultation de certains documents, il est plus efficace de prévenir avant le contrôle, tels que les contrôles d’hygiène ou de sécurité.
En revanche en ce qui concerne le travail illégal, s’agissant d’un contrôle en atelier nous nous présentons après puisque si nous annonçons notre venue il n’y aurait personne dans l’atelier.
Dans quels domaines aidez-vous les mineurs ?
Nous délivrons des autorisations pour les enfants mineurs notamment dans le monde du spectacle, ainsi que dans le mannequinat, le théâtre et le cinéma.
Ce qui est souvent le cas lors de demande de figurants dans un film. Nous assurons une protection des jeunes en entreprise concernant par exemple les équipements dangereux en entreprise, ou bien l’utilisation de produits chimiques.
Nous délivrons aussi des dérogations pour les jeunes travaillant en entreprise en fonction de la durée de travail, tels que les apprentis notamment en boulangerie qui doivent commencer plus tôt ou ne pas respecter les durées de travail maximales.
Nous protégeons aussi les mineurs en entreprise, en ordonnant quelques fois leur retrait en raison de violences, d’atteintes aux bonnes mœurs concernant des choses qui ne doivent pas être exposées à la vu des enfants telles que le trafic, ou l’expression de propos douteux.
Pouvez vous nous raconter un mauvais souvenir que vous avez rencontré au cours de votre carrière ?
Oui, nous étions dans une situation de contrôle avec une collègue, une personne qui n’était pas liée à ce contrôle s’en est mêlée et a fait une crise de nerf. Ma collègue et moi avons pris peur parce qu’il devenait violent vis-à-vis de la personne qui nous accompagnait dans la visite.
Bénéficiez vous d’une formation afin d’apprendre à réagir à ce genre de situation ?
Oui nous avons une formation pour cela afin parvenir à faire régner le calme, il arrive que les personnes prennent peur en raison de l’absence de prévention de notre venue.
Êtes vous souvent mal reçus lors de contrôles au sein des entreprises ?
Il est très rare qu’un contrôle se déroule mal. Il est plus fréquent de voir des personnes extérieures au contrôle ou des salariés s’agacer de notre présence et parfois devenir agressifs alors qu’ils ne sont pas visés.
Auteur : Nolwenn DAHERON
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