Maître Maxime Tessier est associé du cabinet d’avocats Liberté. Ce cabinet est composé de 16 avocats dont 7 associés et 8 collaborateurs, ainsi que de 7 assistants, qui constituent une équipe forte et aux expertises complémentaires. Fondé à Rennes, le cabinet est également présent à Paris, où il dispose d’un bureau secondaire.
Fervent défenseur des libertés, Maître Maxime Tessier est un avocat spécialisé en droit pénal, reconnu pour ses compétences techniques et sa maitrise de l’art oratoire.
Soucieux de transmettre ses connaissances, Maître Maxime Tessier donne des cours et formations à l’université, ainsi qu’en école d’avocat.
Afin de répondre aux questions que vous vous posez sur les avocats, le droit pénal et l’enseignement, Maître Maxime Tessier présente son parcours et ses activités.
Avez-vous toujours voulu être avocat ? Rêviez-vous d’être avocat lorsque vous étiez enfant ?
Pas du tout, lorsque j’étais enfant, je ne savais pas ce qu’était le métier d’avocat. Personne dans mon entourage n’était avocat, ni n’exerçait de profession juridique. Comme beaucoup d’enfants j’ai voulu faire de nombreux métiers. J’étais très curieux et je le suis toujours. Je songeais souvent à l’enseignement. J’ai toujours aimé l’école, l’histoire, l’anglais. Je suis très reconnaissant envers l’école et les enseignants. L’école est un instrument d’égalité qui permet à chacun de se réaliser. Je crois que l’une des beautés de la France réside dans l’enseignement gratuit, qui permet à chacun d’accéder à des études de qualités, et de se forger un destin. Dans un tel contexte, j’ai toujours pensé que l’enseignement est l’un des plus beaux métiers, l’un des plus nécessaires.
Pourriez-vous nous dire quelles études vous avez suivies et pourquoi vous avez voulu étudier le droit ?
J’ai passé un bac économique et social. J’ai adoré les sciences économiques et sociales. L’économie et la sociologie permettent de nous ouvrir au monde et de mieux appréhender les rouages de la société. Il s’agit de matières très concrètes, et ce n’est parfois que longtemps après que l’on mesure l’importance de ces domaines dans notre quotidien. Bien que je n’en ai pas eu conscience lorsque j’étais au lycée, ces matières me sont très utiles dans le cadre de mon métier actuel. En effet, pour être avocat, il est primordial de s’intéresser à l’humain, de chercher à le comprendre lui, mais aussi son environnement, sa vie, son contexte social et son rapport à la société. Sans être psychologue, ou sociologue, je suis convaincu que l’avocat se doit d’avoir une démarche scientifique et de s’intéresser aux sciences humaines. Ceci est d’autant plus vrai que le droit a, notamment, pour objet de réguler les rapports sociaux, et qu’il reflète la société et les rapports humains. Après le bac, j’avais envie de poursuivre dans un domaine lié à l’humain et aux relations humaines. Je voulais également maîtriser les règles qui gouvernent notre société. En effet, le droit est un outil précieux pour tout un chacun et sa connaissance permet d’éviter bien des difficultés. Autrement dit, ne pas comprendre le droit nous expose à le subir. En somme, ce sont mon goût pour l’humain, la vie publique et l’envie de comprendre les règles qui m’ont amené à faire des études de droit.
C’est ainsi qu’après le bac, j’ai intégré l’université de Nantes, sur le site universitaire de la Roche sur Yon. C’est là qu’est véritablement née ma passion pour le droit, notamment grâce à des enseignants de grande qualité dont la passion était contagieuse.
Pourriez-vous nous expliquer comment et pourquoi avez-vous choisi la profession d’avocat ?
Lorsque j’étais étudiant à l’université, j’ai suivi des cours de droit pénal et de procédure pénale, et c’est à cet instant que j’ai découvert une matière qui depuis me passionne.
Pour être tout à fait précis, ma passion est née d’une rencontre avec Jean Danet, avocat honoraire et grand spécialiste du droit pénal et de justice pénale, ancien membre du conseil national de la magistrature. Il était passionné et passionnant. Ses cours étaient exceptionnels et il a su me transmettre sa passion pour les libertés, ainsi que son exigence quant à la rigueur du raisonnement juridique. Je lui dois ma vision du droit pénal, de la procédure équitable, et j’applique encore aujourd’hui tous ses conseils.
Je lui suis profondément reconnaissant. Je peux dire que c’est grâce à lui que j’en suis là.
Après ma licence, j’ai poursuivi mon étude du droit pénal dans le cadre d’un Master droit pénal et sciences criminelles. Jean Danet a accepté de me faire l’honneur d’être mon directeur de recherche. Cette collaboration m’a permis de développer mes compétences techniques, et le mémoire que j’ai réalisé sous sa direction « La jurisprudence de la Cour de Cassation sur les procédures d’exception applicables à la criminalité et à la délinquance organisées » a été publié aux éditions L’Harmattan (Ouvrage : « Les procédures de la criminalité organisée devant la Cour de Cassation »).
En parallèle de mon mémoire, j’ai préparé l’examen d’entrée à l’école des avocats, que j’ai obtenu en 2014.
Lorsque j’ai intégré l’école des avocats, Jean Danet m’a mis en contact avec Catherine Glon, avocate spécialiste en droit pénal, associée du cabinet AVOCATS LIBERTE, pour que je réalise mon stage d’élève-avocat. Encore une fois, il a joué un rôle décisif, puisque j’ai intégré le cabinet AVOCATS LIBERTE à l’issue de mon stage, tout d’abord comme avocat collaborateur, puis, quelques années après, comme associé, juste après avoir obtenu le titre de spécialisation en droit pénal délivré par le Conseil national des Barreaux.
On dit parfois qu’il suffit d’une rencontre pour changer un destin. Pour ma part, je repense toujours à la chance que j’ai eu de rencontrer Jean Danet et je peux affirmer que, sans lui, mon parcours aurait probablement été différent.
Pourriez-vous nous expliquer dans quel(s) domaine(s) vous exercez et ce qui a guidé votre choix ?
J’exerce en droit pénal et suis avocat spécialiste. Cela signifie que j’ai obtenu un certificat national qui atteste de de mon exercice en ce domaine.
Concrètement, je ne traite pas les autres domaines du droit, toutefois, je travaille avec d’autres avocats, qui ont des compétences complémentaires des miennes (droit commercial, droit civil…), et notre cabinet peut traiter nombre des besoins de nos clients.
J’ai choisi de me spécialiser dans un domaine, car il me semble difficile d’être bon en tout. En tant qu’avocat spécialiste, je pense être plus à même d’approfondir mes compétences et donc d’offrir un meilleur service aux clients que j’accompagne.
Vous avez un parcours inspirant et avez connu une progression rapide. Quelles en sont les causes selon vous ?
Je dirai que la base est le travail. Il n’y a rien d’inné. Je ne suis pas né pénaliste, cela est important à rappeler. J’ai dû travailler beaucoup et encore aujourd’hui. Une autre clé est de faire ce que l’on aime. J’aime mon métier et cela m’aide à m’investir. Enfin, il faut être ouvert aux autres pour faire de belles rencontres qui peuvent nous inspirer et nous aider à définir un projet professionnel.
Vous avez bénéficié des conseils et de l’accompagnement de vos ainés. Avez-vous à cœur de transmettre ce que vous avez reçu aux nouvelles générations ?
Oui, assurément. Ainsi que je l’ai dit, je suis profondément reconnaissant envers les enseignants et les professionnels qui m’ont aidé à devenir avocat. J’ai donc à cœur de passer le relai aux nouvelles générations et de les aider à s’épanouir.
Je suis co-délégué du bâtonnier et de l’ordre des avocats auprès des universités. Dans ce cadre, j’ai pour objectif de tisser des liens entre le monde universitaire et le monde professionnel pour permettre aux étudiants de découvrir le Barreau et les opportunités qui s’offrent à eux.
Ainsi que je l’ai indiqué précédemment j’ai toujours aimé apprendre et transmettre. Plus jeune, j’ai souvent songé à en faire mon métier. Bien qu’aujourd’hui, je sois avocat, j’ai conservé cette envie de transmettre, et je suis chargé d’enseignement en droit pénal. J’apprécie particulièrement cette partie de mon activité, car échanger avec les étudiants me conduit souvent à m’interroger et à réactualiser ma vision du droit. Ils ne s’en doutent peut-être pas, mais en tant qu’étudiants, ils me conduisent parfois à repenser certaines choses qui me semblaient pourtant acquises. Il s’agit donc d’un échange et j’y gagne autant que les étudiants que je forme.
Au-delà de mon expérience personnelle, il me semble qu’il est nécessaire de conjuguer les études et la pratiques pour que les étudiants aient une vision pleine et entière du droit.
Pourriez-vous nous décrire votre rôle en tant qu’avocat ?
Le rôle de l’avocat est de participer à la bonne administration de la justice en sa qualité d’auxiliaire de justice. Cela signifie que les avocats, tout comme les magistrats ont une mission commune : faire que les citoyens aient un accès à la justice et que le droit soit appliqué.
L’avocat a également vocation à s’assurer que la procédure et les droits de son client soient respectés. Cet élément est important. On oublie souvent que tout citoyen, quel qu’il soit, a le même droit : être protégé contre l’arbitraire et être jugé dans le respect des lois, et ce, qu’il soit auteur ou victime.
Pour ma part, je peux intervenir tant pour une personne qui se dit victime que pour une personne qui est poursuivie. A chaque fois, je garde la même vision du droit, que je sois en demande ou en défense. Le même souhait d’obtenir justice.
On entend parfois que le rôle de l’avocat pénaliste est d’éviter la condamnation de son client, même s’il est coupable. Qu’en pensez-vous ?
La question de la culpabilité d’une personne est souvent bien plus complexe qu’il n’y parait. Dans une démocratie, personne n’est présumé coupable, et c’est à l’accusation de prouver ses affirmations. Le rôle de la défense est de questionner les faits, ou les preuves, et de vérifier que la culpabilité est établie. Que ceux qui pensent qu’un accusé est nécessairement coupable revoient les documentaires sur des affaires comme le procès d’Outreau. Ils pourront constater qu’en matière de culpabilité, une erreur est toujours possible. Il faut avoir à l’esprit qu’une accusation est une hypothèse qui doit être vérifiée. Cela oblige à être extrêmement prudent et à comprendre que toute personne est susceptible de se retrouver accusée sans pour autant être coupable.
Le rôle de l’avocat est donc avant tout de faire respecter la présomption d’innocence et de s’assurer que la procédure est respectée. Cela est essentiel. Il doit également veiller à ce que les faits reprochés à son client soient établis. La preuve est la base en droit. Le rôle de l’avocat pénaliste n’est donc pas de rendre innocent un coupable. Son rôle est de veiller à ce que la justice soit bien appliquée, et à éviter qu’une décision ne soit prise sans preuve suffisante. Dit autrement, la présomption d’innocence vise uniquement à éviter qu’une personne innocente ne soit condamnée, et non à ce que des coupables restent en liberté.
Pourriez-vous nous dire si un avocat peut mentir pour défendre son client ?
La réponse est simple : non !
La profession d’avocat est très encadrée. Nous avons des règles bien définies qui encadrent notre exercice et peuvent entrainer des sanctions pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’exercer. S’agissant de la question du mensonge, l’avocat est soumis à un devoir de probité. Cela signifie qu’il n’a pas le droit de présenter consciemment des choses fausses auprès d’une juridiction. A défaut, il agirait avec malhonnêteté et cela pourrait même relever de l’escroquerie au jugement.
Cela étant, l’avocat est tenu au secret professionnel. Il en résulte qu’il ne peut pas dire ce que son client ne l’a pas autorisé à dire. Ainsi, même si un client avoue à son avocat qu’il est coupable, l’avocat doit respecter le secret professionnel et ne peut pas trahir son client en divulguant leurs échanges sans accord préalable.
Cela est également justifié au regard de la procédure en matière pénale : ce n’est pas à l’accusé de démontrer son innocence ou sa culpabilité. Ainsi, l’avocat peut accompagner un client qui ne souhaite pas reconnaitre sa responsabilité. Ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’il ne faut pas confondre l’avocat et son client. Le rôle de l’avocat est d’aider son client, et d’agir selon le mandat qu’il lui a donné. Toutefois, il n’est pas le client, et seul le client décide d’avouer ou de contester sa responsabilité.
En cas de désaccord, ou si la version de son client ne lui permet pas d’exercer une défense à la hauteur de ce qu’il souhaite, l’avocat pourra suggérer à son client de revoir sa position et l’aider à expliquer son geste. A défaut, l’avocat peut toujours mettre fin à son mandat. Il s’agit d’une question de crédibilité. Contrairement à ce que l’on peut entendre, l’avocat n’a pas vocation à affirmer n’importe quoi. Il se doit d’avoir une parole entendable et crédible. Aussi, il peut arriver qu’un avocat refuse de tenir une argumentation qui ne lui semble pas crédible.
Quelles sont selon vous les qualités d’un avocat ?
Être accessible et réactif sont des qualités essentielles. La rigueur bien entendu. Être humain également, surtout lorsqu’une personne risque une peine de prison. Notre rôle ne s’arrête pas à la procédure ou au droit. L’avocat représente son client, il doit donc l’écouter, le comprendre, l’accompagner et l’aider à traverser une période difficile. Faire face à la justice n’est pas chose aisée, tant pour les victimes que pour les personnes poursuivies. Au vu de la gravité des faits qui conduisent les citoyens devant une juridiction pénale, faire preuve d’humanité et d’empathie est essentiel.
Le travail est toutefois primordial pour que l’avocat rende à son client un service de qualité. On focalise souvent sur la plaidoirie, surtout dans un domaine où l’oralité tient une place importante comme le droit pénal.
Mais il ne faut pas oublier qu’une plaidoirie n’est rien si elle n’a pas été pensée. Elle résulte d’un long travail et est le fruit d’une solide réflexion. En réalité 90 % du travail de l’avocat se passe en dehors du tribunal, et la plaidoirie n’est que le principal acte publiquement visible du travail de l’avocat.
Est-il compliqué de prendre du recul sur les dossiers parfois difficiles ?
Le domaine du droit pénal conduit à s’exposer à des actes brutaux, à des violences… Il y a nécessairement un flot d’émotions qui ne sont pas contrôlables qui surgissent. On ne peut pas éviter ces émotions. Elles font partie de ce domaine.
Auriez-vous un conseil pour les jeunes qui s’intéressent aux métiers du droit et s’interrogent sur leur orientation ?
Il est toujours possible de réussir et il ne faut pas se limiter. Soyez curieux. Pour celles et ceux qui s’intéressent au monde judiciaire, il ne faut pas hésiter à se rendre à des audiences, à rencontrer des avocats, ou faire des stages de découverte. Il ne faut surtout pas s’autocensurer. La première cause d’échec à un concours est de ne pas se présenter. Il faut donc essayer, quitte à devoir s’y reprendre à plusieurs fois. Par ailleurs, l’argent ne fait pas tout. Même sans argent, on peut réussir et faire de belles études. Il faut donc s’autoriser à réussir, être curieux pour trouver sa place.
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