Rencontre avec Maître Amélie AMOYEL-VICQUELIN, avocate associée du cabinet AB LITIS.

Maitre Amélie Amoyel

Maître Amélie AMOYEL-VICQUELIN est avocate au barreau de Rennes depuis qu’elle a prêté serment en 2012. Ses domaines d’intervention sont le droit de la famille et le droit des mineurs. Elle exerce au sein du cabinet d’avocats de AB LITIS à Rennes. Ce cabinet est composé de trois avocates, dont deux associées (Maître Amélie AMOYEL-VICQUELIN et Maître Sylvie PELOIS), et une collaboratrice (Maître Aude Marquis), ainsi que d’une assistante.

Maître Amélie AMOYEL-VICQUELIN est une avocate souriante et à l’écoute.

Engagée pour la protection des mineurs, l’accompagnement des parents et des familles, l’humain est au cœur de son activité d’avocate.

Maître Amélie AMOYEL-VICQUELIN est également une redoutable technicienne, puisqu’elle fait partie du petit nombre d’avocats qui maîtrise la procédure d’appel, compétence qui lui vaut la confiance des avocats qui lui confient la gestion des procédures d’appel.

Afin de répondre aux questions que vous vous posez sur les avocats, le droit de la famille, et le droit des mineurs, Maître Amélie AMOYEL-VICQUELIN présente son parcours et ses activités.

Quelles études avez-vous suivies ?

Après avoir obtenu un Baccalauréat ES (Economique et Sociale) à RENNES, j’ai intégré la Faculté de Droit et de Science Politique de RENNES 1.

Mon cursus universitaire s’est orienté vers une Maîtrise « Carrières Judiciaires et Sciences criminelles ».

J’ai ensuite, au cours de mon parcours professionnel, obtenu un MASTER 2 PRO « Droit et pratique du Procès en Appel » à l’Université de PARIS ASSAS.

Quel métier rêviez-vous d’exercer lorsque vous étiez enfant ?

Enfant, je rêvais d’intégrer une grande firme américaine et de réaliser des slogans publicitaires !

Je souhaitais « convaincre » les esprits et les consommateurs dans un univers de communication et de marketing.

Finalement, l’art de convaincre ne s’est pas vraiment éloigné, tout comme le fait de toucher des gens, mais cette fois en les informant sur leurs droits et en les défendant.

Quel a été votre parcours professionnel ? Avez-vous exercé d’autres métiers avant de devenir avocate.

Une fois sortie de la Fac, j’ai pu obtenir un contrat d’Assistante de Justice auprès du Tribunal judiciaire (anciennement Tribunal de grande instance) de RENNES.

Je pouvais parallèlement poursuivre mes Etudes et étais inscrite à l’INSTITUT d’ETUDES JUDICIAIRES de RENNES.

J’ai finalement trouvé rapidement un CDI en 2003 en tant que Collaboratrice d’Avoué salariée, au sein d’une Etude rennaise (SCP d’ABOVILLE – de MONCUIT-St HILAIRE –  LE CALLONNEC) métier peu connu, mais qui m’a séduite par l’aspect technique et rigoureux.

Les avoués étaient en charge des procédures d’appel, et ils intervenaient pour les avocats devant la Cour d’Appel.

Je pratiquais principalement du droit de la famille, mais également du droit de la propriété (servitudes, trouble de voisinage).

Au cours de ces années, j’ai pu obtenir un MASTER 2 PRO en « Droit et Pratique du procès en Appel », ce qui m’a permis d’obtenir une compétence aguerrie en procédure civile et notamment, d’appel.

En 2012, la profession d’Avoué a été supprimée. Depuis cette date, tous les avocats peuvent gérer des procédures d’appel. Cela a été pour moi l’occasion d’intégrer la profession d’Avocat (passerelle).

Au 1er janvier 2012, avec ma collègue, Sylvie PELOIS, nous nous sommes lancées le défi de nous installer avec Maître Régine de MONCUIT-St HILAIRE, ancienne avoué.

Nous avons ainsi créé le Cabinet AB LITIS AVOCATS le 1er janvier 2012.

Après le départ en retraite de Maître de MONCUIT-St HILAIRE, nous avons, Maître PELOIS et moi-même, suivi notre cheminement en tant qu’avocates associées.

Nous sommes toujours dans cette structure depuis plus de 10 ans et en sommes très fières.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir avocate ?

Le métier d’Avoué auquel je me destinais montrait des failles dans son statut.

Il n’était cependant pas tellement étranger au métier d’Avocat et naturellement, en 2012, lors de la suppression de la profession d’Avoué, je n’ai pas hésité à intégrer la profession d’Avocat en me disant que notre compétence particulière en procédure civile et d’appel pouvait être un immense « plus ».

Quelle est la place de l’humain dans votre quotidien ?

La place de l’humain est primordiale et prédominante dans mon activité professionnelle.

Elle est également omniprésente.

Exerçant principalement en droit de la famille et intervenant fréquemment en matière d’assistance éducative, j’ai, au quotidien, à traiter des questions et problématiques touchant les familles, les couples, les enfants.

Je rencontre ou suis en contact avec des justiciables qui ont besoin d’être accompagnés, assistés ou représentés dans le cadre de leurs différends familiaux, ou tout simplement pour entériner des accords pris lors d’une séparation.

Intervenant auprès des mineurs également, j’apprécie particulièrement le rôle de l’Avocat aux côtés des enfants et adolescents désireux de libérer leur parole lorsqu’un conflit parental s’impose à eux.

Avocat de l’ASE (aide sociale à l’enfance) du FINISTERE dans les procédures d’appel devant la Cour d’appel de RENNES, je rencontre régulièrement des familles qui font l’objet de mesures d’assistance éducative.

Naturellement empathique je suis une personne qui aime les échanges et interactions humaines.

Quels sont les avantages et inconvénients de ce métier ?

Le métier d’Avocat en libéral permet d’avoir une liberté d’exercice (choix des RDV, organisation personnelle de son agenda) et offre une grande diversité (audiences, rédaction, RDV, démarches, formations…).

Ce métier permet également de développer une réflexion intellectuelle permanente et importante impliquant une remise en question de chaque instant.

Ce métier est toutefois très prenant et impose l’accomplissement d’heures importantes de travail (analyse, recherches, rédaction) et on peut vite se sentir débordé.

Avocate en judiciaire, l’attente aux audiences est souvent une perte de temps importante et présente parfois des contraintes.

Quelles sont les qualités requises pour devenir avocate ?

Pour devenir avocate, il me semble nécessaire de disposer des qualités suivantes :

  • Qualités organisationnelles,
  • Qualités rédactionnelles et d’analyse,
  • Efficacité, 
  • Esprit vif et curiosité,
  • Ecoute et bienveillance,
  • Esprit de Synthèse, 
  • Logique. 

Vous disposez d’une compétence précieuse en tant qu’avocate maîtrisant la procédure d’appel. Pourriez-vous nous dire ce qu’est un appel ? Pourquoi vous confie-t-on des dossiers ?

Un appel est un recours ordinaire, permettant ainsi, dans certaines conditions, d’utiliser une « seconde chance » (= double degré de juridiction) permettant à un justiciable de faire réexaminer son affaire lorsqu’une décision n’est pas satisfaisante, ou si elle ne respecte pas les règles de droit. L’affaire sera ainsi, de nouveau, jugée par des Magistrats professionnels.

Ne pratiquant pas de droit pénal, je n’évoque ici que les appels en matière civile, commerciale et prud’homale.

L’appel est examiné par une Cour d’appel (qui est définie suivant une territorialité particulière).

L’appel impose de respecter des règles de procédure particulières et très « piégeuses », c’est pourquoi il est impératif de connaître parfaitement ces règles.

Experte en procédure d’appel, ce sont souvent les Confrères de barreaux extérieurs ou non familiers avec la procédure d’appel qui me confient le suivi de la procédure (= postulation).

L’expertise que nous avons au sein du Cabinet est riche et appréciée des Confrères dans la mesure où la procédure d’appel, très spécifique, doit être accueillie avec la plus grande rigueur car, une fois qu’une Cour d’appel a rendu une décision, il n’y a plus de recours ordinaire possible.

En lien étroit avec la Cour d’appel de RENNES, j’apporte également un avantage de « proximité » pour les démarches auprès de la juridiction et les connaissances des usages au sein de cette juridiction.

Dans quels domaines du droit exercez-vous ?

  • Droit de la famille et des personnes (divorces, séparations, mesures de protection, état civil…),
  • Assistance éducative,
  • Procédure civile d’appel,
  • Parfois, droit de la propriété (troubles de voisinage, servitudes, empiètements…).

Pourquoi avez-vous choisi ces domaines ? Qu’aimez-vous dans ces domaines ?

Ces domaines m’ont été confiés dès mon entrée dans le monde professionnel.

Mais finalement, sur les bancs de la Fac, ces matières m’attiraient particulièrement.

La procédure me faisait penser à des exercices de mathématiques dans lesquels chaque cas pouvait trouver une solution grâce au syllogisme.

La matière familiale me correspondait également, de nature empathique et humaine.

Quel est votre rôle lorsque vous intervenez pour des enfants ?

J’assiste et accompagne des mineurs en audition auprès du Juge aux affaires familiales dans des affaires où leurs droits sont évoqués en matière de résidence et de droits d’accueil.

J’assiste également des mineurs en assistance éducative et porte leur parole auprès du Juge des Enfants.

L’intérêt est de recevoir et recueillir leur parole dans un environnement neutre et en toute confiance.

En matière familiale, cela permet au mineur d’être accompagné au Tribunal et de vérifier que sa parole a bien été retranscrite auprès du Juge aux affaires familiales.

En matière d’assistance éducative, l’avocat réitère la parole donnée par le jeune au Juge des Enfants.

L’avocat a un rôle pédagogique et d’écoute.

Les enfants peuvent-ils contacter directement un avocat ? doivent-ils être accompagnés d’un adulte ?

Les enfants peuvent contacter directement un avocat librement et sans aucun frais.

Ils peuvent être accompagnés d’un adulte.

Intervenez-vous pour conseiller les enfants, ou uniquement quand il y a des procédures ?

Je n’interviens que lorsqu’une procédure est en cours (Juge aux affaires familiales ou Assistance éducative).

Comment font les enfants pour payer l’avocat ?

L’avocat est gratuit lorsqu’une demande d’audition est faite par le jeune devant le Juge aux affaires familiales, ou lorsqu’une convocation lui est notifiée devant le Juge des Enfants (un dossier d’aide juridictionnelle est déposé mais l’aide juridictionnelle est de droit).

En cas d’information souhaitée en dehors de toute procédure, nous pouvons facturer la consultation aux parents ou à un membre de sa famille.

Comment faire si un enfant souhaite rencontre un avocat ? Où peut-il se renseigner ?

Souvent, ce sont les parents qui me contactent ou interrogent leurs propres avocats et qui m’orientent.

Sinon, nous disposons à RENNES d’un Groupe de défense des mineurs, ou ils peuvent contacter l’Ordre des Avocats de RENNES qui les oriente vers un avocat.

Pensez-vous qu’il existe des ressemblances entre le rôle du médecin, ou du psychologue, et celui de l’avocat dans le domaine du droit de la famille, ou du droit des mineurs ?

Nous avons en commun un travail d’écoute, de soutien, et d’accompagnement.

Mais nous avons des compétences et rôles bien différents et spécifiques, parfois complémentaires.

Quelle est la place des parents, et des personnes, dans la recherche de solutions en matière familiale ou éducative ?

Les parents ont un rôle fondamental : ils doivent avant tout protéger l’intérêt de leur enfant et avoir une bonne posture à leur égard pour ne pas les inclure dans le conflit conjugal.

Les parents doivent s’interroger sur ce rôle pour trouver des solutions adaptées en toute responsabilité.

A défaut, ils peuvent notamment avoir recours à des associations, acteurs et travailleurs sociaux, médiations familiales et in fine, à la Justice.

Quelle est la place du règlement des différends à l’amiable aujourd’hui ? Quel est votre regard sur la médiation ?

La nouvelle circulaire du 17 octobre 2023 montre que les Politiques se sont emparées de cette voie tendant à la résolution amiable des litiges.

A RENNES, nous avons également la TMFPO (tentative de médiation familiale préalable obligatoire) qui impose à tout justiciable (sauf exceptions) de tenter une mesure de médiation familiale avant toute nouvelle saisine du Juge aux affaires familiales (lorsqu’une décision a déjà été rendue).

La médiation a des vertus tout à fait favorables en matière familiale.

Mais il faut que les parents s’inscrivent communément dans cette démarche particulière tendant à parvenir à trouver un accord sur leurs désaccords et de coconstruire ensemble un canevas fixant les modalités d’exercice de l’autorité parentale.

La médiation familiale a des atouts, car elle sort du champ traditionnel de la « Justice ». Le médiateur a une compétence particulière en la matière et peut permettre de faire ressortir des accords.

Les avocats sont peu ou pas conviés lors de ces réunions, ce que je peux tout à fait comprendre.

Cependant, nous pouvons tout à fait engager des discussions avec les clients et se mettre autour d’une table pour trouver ensemble des solutions. 

La médiation, sous plusieurs formes, permet en général de crever des abcès et de résoudre le litige de façon pérenne.

Quels sont les éléments que vous aimeriez changer/améliorer au sein de la justice ? En matière d’accompagnement des mineurs ?

Une plus grande information et communication par le Ministère de la Justice sur l’importance pour les jeunes de mieux connaître les Institutions, leurs droits et devoirs. 

Pensez-vous que le droit devrait être enseigné à l’école ? Intervenez-vous dans des établissements ?

Le droit devrait être au cœur de nos Institutions, notamment auprès des jeunes, souvent ignorants sur leurs droits et devoirs.

Il permettrait d’harmoniser certaines situations et permettre des accès moins complexes.

De la même façon, informer les parents permettrait de mieux gérer certaines situations.

L’information et l’accès au droit sont, selon moi, des axes fondamentaux.

La présentation des aspects du métier d’Avocat est également importante, car on a pu constater que ce métier pouvait avoir une mauvaise image ou déformée.

Personnellement, j’interviens dans un Collège dans le cadre de Forums des métiers.

Quelle est votre principale satisfaction ?

Transmettre, faire de la pédagogie et permettre aux jeunes d’avoir une plus grande connaissance de leurs droits pour leur donner des outils.

Etes-vous engagée pour des causes ? des associations ?

J’ai été Présidente d’Associations en lien avec les enfants (crèche, accueil périscolaire) durant de nombreuses années.

J’ai toujours participé aux Conseils d’école et suis parent délégué auprès des établissements de mes propres enfants.

Cela m’a permis de mieux comprendre les rôles de chacun, mieux appréhender le travail accompli par les professionnels ainsi que les projets.

C’est certes très prenant, car cela suppose un investissement important, mais c’est également très enrichissant. 

En dehors du droit avez-vous des passions ?

Oui, j’aime la danse, la photographie et le cinéma 

Auriez-vous un conseil pour les jeunes qui s’intéressent aux métiers du droit et s’interrogent sur leur orientation ? 

Il faut être curieux et toujours se poser des questions.

Les métiers du droit sont passionnants et très variés. Ils peuvent convenir à beaucoup de jeunes.

Comment pouvons-nous vous contacter ?

Je reçois sur rendez-vous du lundi au vendredi, mais privilégie les contacts par email pour répondre plus facilement et rapidement aux demandes.

Mon cabinet est situé 14C rue du Pâtis Tatelin  35700 Rennes  

Téléphone : 02.23.20.02.44

E-mail : cabinet@abtlitis-avocats.com

Pour aller plus loin :

Cabinet AB LITIS

http://www.ablitis-avocats-rennes.bzh/

Instagram : ab.litis

Propos recueillis par Pierre Cornou pour AIjedroit.com

Inscrivez vous à la Newsletter!

Votre adresse email ne sera jamais transmises à des tiers et vous recevrez uniquement des informations en lien avec le contenu éditorial du site. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.

Un site participatif

Notre objectif est de réaliser un site participatif et collaboratif. Ainsi, dès la conception de ce site, nous avons sollicité des élèves de collèges et lycées pour cerner leurs attentes et y répondre. Nous avons également fait appel à des enseignants, et des professionnels du droit pour élaborer le contenu du site en collaboration avec les élèves. Chaque étape du développement de ce site fait l’objet d’une concertation. Notre souhait est que les élèves, et toute personne sensible au droit, puisse proposer des sujets et formuler des réponses en collaboration avec des juristes. Si vous voulez proposer un sujet, ou rejoindre notre équipe de bénévoles, n’hésitez pas à nous contacter pour en échanger.

Envoyez nous vos suggestions