Maître Julien Monnier est avocat au Barreau de Nantes. Il intervient en droit de la famille et en droit du travail depuis 2014. Pour répondre aux questions que vous vous posez sur le droit et le métier d’avocat, Maître Julien Monnier a accepté partager son parcours et son expérience.
Pourriez-vous nous indiquer quelles études vous avez suivies ?
Après avoir passé 4 ans à Nantes, et obtenu une Maîtrise carrière judiciaire, je me suis orientée vers une cinquième année en Droit pénal à Paris I.
Ensuite, j’ai exercé en tant que juriste salarié de 2003 à 2013, notamment au sein d’une compagnie d’assurance, par choix, ne souhaitant pas devenir avocat dans l’immédiat.
Finalement, 10 ans après avoir obtenu mon Master, j’ai décidé de reprendre les études pour devenir avocat.
La reprise d’études n’a pas forcément été évidente au début. J’ai consacré une année entière à la préparation de l’examen d’entrée à l’école d’avocat afin d’être dans les meilleurs conditions pour réussir l’examen d’entrée au CRFPA (Centre Régional de Formation à la Profession d’Avocat).
J’ai réussi l’examen d’entrée à l’école d’avocat et, à l’issue de ma scolarité, j’ai obtenu le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) qui permet d’exercer le métier d’avocat.
Pourquoi avez-vous décidé de reprendre vos études et de devenir avocat ?
En réalité, c’est un peu flou, mais je suis très content de mon choix.
La profession d’avocat ne me séduisait pas au début. Mais en tant que juriste salarié, il y a une certaine frustration quant à la finalisation du dossier. On n’est pas maître du dossier de A à Z, et on ne contrôle pas la totalité de celui-ci. En tant qu’avocat, j’ai le sentiment d’avoir plus la main.
Pourquoi avez-vous choisi le droit de la famille et le droit du travail ?
J’ai réalisé un stage de 6 mois dans un cabinet avec des maîtres de stage spécialisés dans ces deux domaines, ils m’ont donc été naturellement imposés.
Au fil du temps, j’ai approfondi ces domaines et j’ai développé une véritable appétence, notamment grâce à la diversité de ceux-ci, car on ne s’ennuie jamais.
Auriez-vous envie de vous diriger vers le droit pénal ?
Comme de nombreux avocats, j’ai exercé épisodiquement en droit pénal. C’est un domaine très intéressant. C’est vrai que ça donne envie de reprendre, mais cela demande beaucoup de disponibilité et de temps. C’est un réel changement de vie auquel je ne suis pas prêt. Toutefois, mon associé intervient dans ce domaine, et notre cabinet reçoit ces dossiers.
Quels sont les qualités requises, selon vous, pour être un bon avocat ?
Selon moi, de nombreuses qualités peuvent être requises, puisqu’il y a beaucoup d’avocats différents. A mon avis, la qualité principale est la logique. En effet, un cas pratique ou un raisonnement juridique c’est comme des mathématiques.
Quelle est la place de l’humain dans votre quotidien ?
L’humain est au centre de mon activité.
En tant qu’avocat, je m’intéresse au client, mais aussi à son histoire.
En droit de la famille, le client vient avec le poids mental de sa séparation, de problèmes familiaux…
En droit du travail, lorsqu’un salarié est licencié, il y a un sentiment d’humiliation, de colère, d’éventuelles difficultés financières.
Notre objectif est d’analyser les règles applicables pour trouver une solution, bien entendu, mais sans oublier l’humain et l’accompagnement dont il a besoin.
Parfois, c’est assez compliqué puisque le rapport professionnel avec le client doit être respecté.
Il arrive qu’il faille rappeler notre rôle au client, et lui dire qu’il n’est pas notre patron.
Mais en général, cela se passe très bien et les clients sont reconnaissants de notre humanité et de notre soutien dans des moments difficiles.
Avez-vous d’autres activité en dehors de votre métier ?
Oui, je suis chroniqueur et j’interviens auprès des professions de la culture pour les sensibiliser au droit.
Je réalise aussi des podcast « Acquis de droit » pour rendre le droit accessible à tous.
J’ai également créé une maison d’édition « Zaleuceus » en 2022 pour diffuser des livres sur le thème du thriller judiciaire.
Avez-vous des activités associatives ?
Oui, je suis bénévole et coadministrateur d’une association « Iris un autre regard pour prendre soin ». Il s’agit d’une association qui a pour objectif d’améliorer la situation des personnes fragilisées par le vieillissement, le handicap et la maladie.
Quels conseils auriez-vous à donner pour les étudiants et futurs avocats ?
Il faut d’abord être rigoureux dans son raisonnement.
Ensuite, il faut être curieux.
En effet, même si cela n’a pas de rapport avec notre métier, la curiosité permet de comprendre les autres. Parce que l’on est curieux, on pense à des choses, ce qui imprègne la façon de faire et de réagir. Aujourd’hui, l’information est accessible (abonnement au Ouest France, au Monde…).
Qu’auriez-vous aimé que l’on vous dise avant de commencer ces études ?
Le droit mène à tout : il permet une carrière fascinante.
Alain Supiot disait avec humour « Le droit mène à tout, il suffit d’en sortir ».
Cette citation est réelle, car on n’est pas obligé d’avoir une carrière linéaire, on peut partir à l’ONU puis passer le CRFPA, écrire des livres… Notre premier choix de carrière ne détermine pas notre avenir.
Comment pouvons-nous vous joindre ?
Adresse : Maître JULIEN MONNIER – KLAIS AVOCATS – 22 rue Racine 44000 Nantes
Téléphone : 06 52 21 35 42
Adresse e-mail : julien.monnier@klais-avocats.com
Pour aller plus loin :
Site internet : https://klais-avocats.com/
Autrice : Mélissa LEFEVRE
