Maître Kadiatou Tapily a prêté serment en 2017. Elle est avocate au sein du cabinet WE ARE BOLD, cabinet spécialisé dans l’accompagnement des start up, et exerce dans le département droit commercial et contentieux.
Passionnée par le basketball, sport qu’elle pratique depuis plus de vingt ans en tant que joueuse et dirigeante de club, elle utilise ce sport dans la sphère associative comme levier socio-éducatif.
Toujours souriante et dynamique, Maître Kadiatou Tapily est une avocate déterminée et engagée auprès des jeunes qu’elle accompagne et à qui elle transmet son goût de l’effort et du dépassement de soi.
Afin de répondre aux questions que vous vous posez sur les avocats et de partager ses passions pour le droit et le sport, Maître Kadiatou Tapily présente son parcours et ses activités.
Pourriez-vous nous expliquer comment vous est venue l’envie d’être avocate ? Est-ce un rêve d’enfant ? Ou est-ce lors de vos études que vous avez fait ce choix ?
Pour être franche, ce n’était pas un rêve d’enfant, c’était plutôt le rêve de mes parents. Ils voulaient que j’ai un « beau métier », que je réussisse professionnellement. Et pour eux, il y avait deux métiers qui correspondaient à cette image de la réussite : avocat et médecin.
Pour ma part, je rêvais d’être une grande sportive, de monter sur la première marche du podium. Petite fille, j’étais dynamique, très active, et j’avais besoin de canaliser mon énergie. Le sport m’a aidé à me dépenser, à me canaliser, et à développer mon endurance. J’ai commencé par le judo dès mes 6 ans, puis j’ai pratiqué le basket à partir de mes 11 ans.
Avec le recul, je pense que je voulais être reconnue pour mes compétences et mes performances. D’ailleurs, c’est ce que je retrouve aujourd’hui dans mon métier d’avocate : je suis jugée sur mes compétences et performances, et le goût de l’effort est tout aussi important que dans le sport. C’est ce qui m’a séduite dans le métier d’avocate. Ça, et le fait d’aider les autres.
Mes parents voulaient absolument que j’étudie pour ne pas tout miser sur le sport, et je leur en suis reconnaissante aujourd’hui. En effet, c’est grâce à eux que je n’ai pas mis tous mes œufs dans le même panier et que j’ai fait des études de droit. C’est finalement lors de mes études universitaires que je me suis prise de passion pour le métier d’avocate.
Ce qui est amusant, c’est que j’exerce un métier qui correspond au souhait de mes parents, mais pas pour leur faire plaisir. C’est est un choix personnel lié aux valeurs que porte la profession d’avocat et à mon envie d’être là pour les autres.
Quel a été votre parcours ? Avez-vous rencontré des difficultés que vous avez dû surmonter ?
Pour être franche, je n’ai pas rencontré trop de difficultés sur le plan scolaire jusqu’au bac. J’ai passé un Bac scientifique dans l’optique de faire médecine, mais je n’ai pas accroché aux matières. Je pense également que le sport était devenu trop présent et que ma passion pour le sport m’a éloigné un temps de mes études. J’ai finalement trouvé un équilibre entre le sport et mes études, et j’ai choisi le droit qui correspondait plus à mes goûts. J’ai passé une licence en droit puis un Master 1 en droit des affaires et un Master 2 en droit des affaires et fiscalité DJCE, le tout à l’Université de Strasbourg.
Ensuite, j’ai passé l’examen d’avocat, mais je ne l’ai pas eu du premier coup. Je pense que je ne le passais pas pour les bonnes raisons. Je le faisais pour faire plaisir à mes parents.
Puis, j’ai fait un stage en entreprise qui m’a fait changer d’avis. En effet, bien que mes collègues aient été géniaux, j’ai réalisé que ce que je voulais vraiment c’est défendre des personnes et donc j’ai eu une réelle envie de devenir avocate. Cela a totalement changé ma façon d’aborder l’examen et cette fois-ci je l’ai eu. Je savais pourquoi je le passais et ça m’a donné la motivation nécessaire.
Je pense qu’il est important de dire aux jeunes qu’on peut échouer sans que cela ne soit révélateur de nos capacités. Parfois, cela résulte simplement du manque de sens, d’une démotivation, ou d’un état d’esprit qui fait que l’on n’est pas dans un contexte qui nous permette de réussir. Mais quand on veut quelque chose, alors il faut se donner à 100 % et ne pas se décourager au premier obstacle. On tombe, on se relève, et on tire la leçon de son échec pour enfin réussir. C’est comme dans le sport, il faut rater quelques tirs avant de devenir une grande scoreuse !
Dans quel(s) domaine(s) exercez-vous ? et qu’est-ce qui a guidé votre choix ?
J’ai choisi le domaine des affaires car il touche à l’innovation, à l’entreprenariat, et qu’il est technique. J’aime travailler avec des personnes dynamiques qui ont envie d’entreprendre et de créer. Je travaille avec des start up dans notre cabinet, mais aussi à STATION F (un campus de start up). De nombreux créateurs sont des autodidactes et ont besoin d’un accompagnement juridique pour éviter certains pièges et développer sereinement leurs projets. J’aime être là pour les aider et leur permettre de se consacrer à 100 % à leurs projets.
Le domaine des affaires est très vivant et dense, on ne s’ennuie pas. Il faut aimer faire des recherches, s’intéresser au droit des contrats, droit des sociétés, droit du travail… à tous les domaines du droit et de la vie de tous les jours en somme.
C’est ce qui m’a attiré, il faut être curieuse et se remettre à jour en permanence. Et aucun dossier n’est identique, donc il faut s’adapter en permanence.
Qu’aimez-vous dans votre activité d’avocate ?
J’aime tout ! J’aime l’humain et ce métier me permet d’être auprès des clients. C’est un travail d’équipe et le cabinet dans lequel je travaille propose un accompagnement quotidien sous forme d’abonnement qui comprend le conseil et le contentieux.
Je suis aux côtés des entrepreneurs et j’assiste à la création d’innovations. La clientèle du cabinet est composée de passionnés. Leur passion et leur motivation sont contagieuses et me donnent envie de me dépasser chaque jour pour eux.
J’aime tant le conseil pour les aider à anticiper les risques et à développer leur activité que le contentieux. C’est un tout. J’essaie de leur éviter les problèmes et je les accompagne en cas de difficulté. C’est très gratifiant d’être la personne sur qui ils peuvent compter.
Je plaide régulièrement et cette partie du métier est très intéressante, car elle nécessite un certain savoir-être en plus du savoir-faire. L’oralité est une part importante du métier d’avocat et la plaidoirie est un bel exercice pour ceux qui aiment argumenter, ce qui est mon cas.
Aviez-vous envisagé d’autres métiers ? Dans le domaine sportif ou associatif par exemple ?
Oui, j’aime le sport et il tient une place importante dans ma vie. J’aurais aimé avoir une grande carrière sportive. Pour autant, je ne regrette rien et je savoure chaque jour la chance que j’ai d’exercer l’un des plus beaux métiers du monde.
Je joue toujours au basket. Ce sport m’aide à avoir un équilibre et à relâcher les tensions. Je crois aux vertus du sport, tant sur le plan des valeurs qu’il véhicule que concernant ses effets sur le corps et l’esprit. Cela peut se résumer à avoir un esprit sain dans un corps sain.
Pourriez-vous nous en dire plus sur la place que tient le sport dans votre vie ?
Je suis très investie sur le plan sportif et il s’agit donc d’un engagement de longue date. Je joue au basket et je suis dirigeante du club du Basket Paris 14 depuis 2020 et élue au Comité Parisien de basketball depuis 2016, et avant j’étais coach.
Le sport est un moyen de rencontrer des personnes de tous horizons. A titre d’exemple, j’ai pu jouer avec des agents du Ministère des finances, car leur club est ouvert aux autres personnes de l’arrondissement. J’aime cette ouverture que permet le sport. Il permet à des personnes qui ne se côtoient jamais de se rencontrer et de jouer sous un même maillot à égalité.
Je suis très attachée à la transmission de valeurs saines aux jeunes. Au-delà du sport, j’aime proposer des activités culturelles aux jeunes, les accompagner dans leur insertion. Je me souviens de mon coach qui exigeait de nous que nous ayons de bonnes notes pour jouer au basket. Sinon, on restait sur le banc de touche. Je pense qu’il est important de motiver les jeunes et le sport peut être un outil efficace de lutte contre le décrochage scolaire. Nous proposons également aux jeunes des parrainages et des ateliers CV pour les accompagner jusqu’à l’emploi.
Je suis convaincue que le travail amène au succès et que pour cela nous devons aider les jeunes à cultiver leur goût de l’effort.
Il est également important pour véhiculer des valeurs d’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le cadre du club, nous menons régulièrement des actions pour promouvoir l’égalité et les droits des femmes. Je suis également membre de l’Association Ladies & Basketball, association qui utilise le basket comme levier socioéducatif pour les femmes.
Pensez-vous que les valeurs sportives influencent votre façon d’exercer ? Pensez-vous qu’il y a un lien entre la déontologie et le sport (respect…) ?
Oui, concrètement, la base du sport repose sur des règles communes. Je suis convaincue par les valeurs sportives d’esprit d’équipe, de bienveillance, d’entraide, de solidarité, d’égalité et de respect. Ces principes guident ma vie et donc mon exercice professionnel.
Dans le sport comme dans un tribunal, il existe des règles de comportement. La déontologie est le socle de la profession d’avocat, tout comme le sport ne peut exister qu’avec des valeurs partagées. Je pense donc que ma vision du sport, de l’équipe, du respect de l’autre, se retrouve dans ma façon d’exercer et de me comporter avec les autres avocats ou les magistrats.
Au-delà de vos interventions auprès des jeunes dans le cadre sportif, intervenez-vous dans des écoles et pourquoi ? Aimez-vous transmettre et partager vos savoirs ?
Oui, j’interviens en école, collège, lycée pour des journées thématiques sur le droit. Il me semble en effet primordial de rendre le droit et les avocats accessibles à tous dès le plus jeune âge. Et chacun de nous a son rôle à jouer pour former les jeunes et les aider à comprendre le droit et leurs droits, aussi bien les professionnels du droit que sont les avocats, que les bénévoles et les associations comme patrimoine commun et son site aijedroit.com qui rendent le droit accessible toute l’année à des jeunes dès l’âge de 7 ans.
Je crois que nous avons encore beaucoup de travail à faire sur ce sujet. Le droit est un instrument d’égalité et il devrait être enseigné dès l’école à tous les enfants. Je suis favorable à l’idée proposée par l’association patrimoine et aijedroit.com d’un programme d’éducation juridique et civique pour les jeunes, car on ne peut pas leur demander d’être de bons citoyens sans les éduquer et leur enseigner le droit.
Auriez-vous un conseil pour celles et ceux qui liraient cet article et souhaiteraient devenir avocat comme vous ?
Le droit est accessible à tous et avec tout diplôme. Il est même possible de devenir avocat sans avoir le bac en passant une capacité en droit. Il y a une grande diversité de parcours et de profils et il ne faut pas se décourager. Il n’est pas nécessaire d’avoir les meilleures notes, ou une scolarité parfaite, et ce n’était pas mon cas. Ce qu’il faut, c’est une bonne réflexion, le goût d’apprendre et d’aider les autres.
Par ailleurs, il est important de le faire par passion et non pour l’argent. En effet, tous les avocats ne deviennent pas riches ou célèbres. Et il existe d’autres métiers moins contraignants et plus rémunérateurs. Toutefois, il est possible de bien gagner sa vie à condition de travailler sérieusement et de consacrer un certain temps à son activité. Mais il faut garder en tête que le métier d’avocat est exigeant et qu’il repose avant tout sur l’envie.
L’envie et la passion me semblent essentielles, car, sans elles, on coure souvent à l’échec. Mais lorsqu’on est passionné et qu’on s’en donne les moyens, on peut surmonter toutes les difficultés. Il faut donc croire en soi, en ses capacités, et oser transformer ses rêves en réalité.
Comment pouvons-nous vous joindre ou vous rencontrer ?
Je reçois sur rendez-vous du lundi au vendredi.
Mon cabinet est situé 19 R. des Petites Écuries 75010 Paris
Tél : 33 1 53 42 63 00
E-mail : hello@wearebold.co
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