Maître Hélène LAUDIC-BARON a prêté serment en 2004. Elle est associée du cabinet LBP avocats qu’elle a créé en 2016, suite à la reprise du cabinet de Maître Francis POIRIER avec qui elle travaillait depuis 12 ans.
Le cabinet LBP avocats est composé de 4 avocats, dont trois collaborateurs, et de deux assistantes. Il intervient dans le domaine du conseil et du contentieux, tant auprès des particuliers que des professionnels et entreprises.
Le cabinet intervient également dans le cadre de la résolution amiable des litiges. Ses domaines d’exercice sont variés : droit du travail, de la famille, commercial, civil, pénal, rural et environnement.
Très investie au sein de la profession d’Avocat, Maître LAUDIC-BARON a une parfaite connaissance du monde judiciaire.
Elle est membre du conseil de l’ordre des avocats de Rennes depuis 2013, et a été élue Bâtonnière de l’Ordre des avocats de Rennes pour les années 2019-2020, avant d’être élue au Conseil National des Barreaux en 2021. Suite à son premier mandat, elle vient d’être réélue au CNB pour un second mandat.
Afin de répondre aux questions que vous vous posez sur les avocats, le rôle de la bâtonnière, et celui du Conseil National des Barreaux, Maître LAUDIC-BARON présente son parcours et ses activités.
Pourriez-vous nous dire quel métier vous souhaitiez exercer quand vous étiez enfant ?
Lorsque j’étais enfant, j’ai d’abord voulu être institutrice, puis policière. Je pense que ces métiers m’ont été inspirés par mon goût pour l’humain. Je voulais aider les autres, leur rendre service et les protéger.
Je n’envisageais pas encore la profession d’avocate.
En effet, ce n’est que lorsque j’ai commencé à étudier le droit que j’ai su que je voulais devenir avocate, car ce métier correspond à mes valeurs.
Pourriez-vous nous expliquer quelles études vous avez suivies ?
J’ai toujours aimé les matières concrètes et pratiques. Mes études m’ont semblé longues jusqu’à l’université.
Au collège et au lycée, je trouvais les enseignements théoriques et j’avais soif d’apprendre des choses concrètes.
Après le lycée, j’ai intégré l’université. J’ai adoré pouvoir apprendre des choses qui sont utiles et applicables au quotidien. Le droit correspondait pleinement à mon envie d’acquérir des savoirs utiles, pratiques et directement applicables. La matière juridique est vivante et concerne chacun de nos actes quotidiens.
J’avais envie de devenir avocate et donc j’ai suivi un Master en Carrières Judiciaires (bac+5 en droit) pour préparer l’examen d’entrée à l’école d’avocat. J’ai obtenu mon certificat d’aptitude à la profession d’avocat, et enfin j’ai prêté serment en 2004.
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous avez voulu devenir avocate ?
J’aime aider, défendre, soutenir. Devenir avocate m’a permis d’exercer un métier en accord avec mes objectifs et mes valeurs. En tant qu’avocate, j’interviens dans des moments importants de la vie de mes clients.
Je côtoie des personnes de toutes origines et qui viennent me voir pour une diversité de situations. Il y a des particuliers, des professionnels, des personnes qui créent des activités, d’autres qui ont des difficultés.
J’ai voulu être avocate car l’humain est au cœur de ce métier. On peut tout dire à son avocat et lui faire pleinement confiance. C’est un confident et un soutien. Etre avocate est une grande responsabilité qui implique d’être à la hauteur de la situation.
Enfant, vous vouliez être policière, avez-vous envisagé de devenir Magistrat ?
Non. Personnellement, je pense qu’il n’est pas facile de trancher un litige, et je préfère le rôle de l’avocat qui correspond plus à ma personnalité.
Le contact humain est au cœur du métier d’avocat. Il accompagne son client tout au long de la procédure, partage les bons et les mauvais moments. C’est un rôle différent de celui du juge qui doit conserver une distance vis-à-vis des parties à la procédure.
Etre avocate m’a apporté une grande ouverture sur le monde et les rapports humains. J’aime cette proximité avec les clients, et je ne pourrais pas l’avoir en tant que Magistrat.
J’aime également argumenter et défendre. Encore une fois, le rôle de Magistrat n’est pas de convaincre une juridiction, mais de juger. Le métier d’avocat me permet d’exprimer des arguments et de défendre des positions en totale liberté, ce que ne permet pas la fonction de magistrat.
J’ai vu un film récemment dont une citation résume un peu ma vision : « Pourquoi être arbitre quand on peut jouer le ballon ? ».
En tant qu’avocate, je suis un peu comme un joueur sur « le terrain » : je défends, j’argumente, je tente de convaincre.
Le Magistrat a un rôle plus proche de l’arbitre, il constate les infractions comme l’arbitre « siffle les fautes » et prononce des sanctions comme l’arbitre met des « cartons ».
Quels sont vos domaines d’exercice ?
J’interviens dans divers domaines du droit, notamment en droit civil et de la responsabilité, ainsi qu’en droit pénal, et ai développé une expertise particulière en matière de droit du travail.
J’exerce tant en conseil qu’en défense des particuliers et des entreprises.
On dit souvent que le métier d’avocat offre une grande variété de domaines d’exercice et je pense que mon parcours en est une bonne illustration.
J’ai commencé par exercer en droit immobilier et de la construction, étant dans un cabinet qui intervenait pour un assureur construction. Puis j’ai exercé dans le domaine du droit de la famille avec une clientèle de particuliers. J’ai ensuite développé une activité en droit pénal et civil. Aujourd’hui j’ai une activité orientée principalement vers le droit commercial et le droit du travail, et j’accompagne de nombreux chefs d’entreprises. J’interviens également en droit rural pour des sociétés de chasses, domaine un peu moins connu du grand public.
C’est ce que j’aime avec le métier d’avocat, on peut changer de domaine d’activité ou avoir une diversité de clientèle tout en exerçant le même métier.
Cette profession offre la possibilité de se réorienter ou d’évoluer sans changer de métier.
C’est un avantage indéniable par rapport à d’autres professions.
Pourriez-vous nous expliquer ce qui vous a donné envie de devenir bâtonnière puis d’intégrer le CNB ? Quelles sont les différences entre ces fonctions ?
J’accorde une grande importance à l’esprit d’équipe, à la solidarité et à l’entraide. Ces valeurs se retrouvent tant dans la fonction de bâtonnier que dans celles de membre du CNB.
J’ai eu la chance d’exercer dans le cabinet de Maître Francis poirier, qui était bâtonnier à Rennes, et a ensuite été membre du CNB.
Cela m’a donné l’occasion de connaitre ces fonctions et l’envie de les exercer.
Les fonctions de bâtonnier et de membre du CNB sont différentes, même si elles ont en commun d’agir pour les avocats et les citoyens.
S’il fallait trouver un exemple de comparaison, on peut dire que le bâtonnier a un rôle local qui se rapproche plus de celui d’un maire, tandis que les membres du CNB ont un rôle national qui se rapproche plus de celui d’un député.
Que retenez-vous de votre expérience de bâtonnière de Rennes ?
J’en garde un excellent souvenir. Ce fut une belle expérience, riche sur le plan humain.
Durant mon mandat, il a fallu s’adapter au covid, et faire face à des mouvements de grèves.
Dans un tel contexte il était primordial de garder le lien et d’être à l’écoute des avocats ainsi que des citoyens.
Je suis très attachée à la proximité, surtout dans un tel contexte.
A titre d’exemple, pour garder le lien, j’ai organisé des cafés croissants pour rencontrer les avocats qui étaient au tribunal, voir les nouveaux arrivés, et être là pour écouter.
J’ai beaucoup apprécié l’aspect cohésion de cette fonction.
Elle m’a également convaincu de poursuivre mon engagement, ce qui m’a conduit à vouloir intégrer le CNB.
Vous êtes membre du CNB et commencez votre second mandat. Pouvez-vous nous présenter le CNB ?
Le Conseil national des barreaux comprend une assemblée de 80 membres élus pour 3 ans (48 avocats pour la circonscription nationale, 32 pour Paris) et deux vice-présidents de droit, le Bâtonnier du barreau de Paris et le Président de la Conférence des Bâtonniers en exercice.
Le Conseil national des barreaux a plusieurs missions.
Il a un rôle de règlementation. Il organise les règles d’exercice de la profession d’avocat.
A cet effet, le Conseil national des barreaux a mis en place le Règlement Intérieur National (RIN) qui règlemente notamment :
- Les principes déontologiques de la profession,
- Les champs d’activité,
- Les modes d’exercice,
- La collaboration interprofessionnelle,
- Les rapports entre avocats appartenant à des barreaux différents.
Le Conseil national des barreaux a également la responsabilité de la formation des avocats.
Il a par ailleurs une mission de représentation des avocats. Le Conseil national des barreaux représente l’ensemble de la profession auprès des pouvoirs publics. A ce titre, il a une fonction de lobbying pour l’élaboration et l’évolution des normes (lois, écrits, règlements, directives) afin de défendre les intérêts des justiciables et des citoyens,
Il vise également à promouvoir la profession auprès du grand public et à assurer son rayonnement à l’international.
Quel est votre rôle au sein du CNB ?
Le CNB dispose de commissions et de groupes de travail.
Il y a quinze commissions permanentes qui sont chargées d’étudier les sujets relevant de leurs compétences et de soumettre leurs travaux à l’assemblée générale.
Des groupes de travail peuvent également être créés pour répondre à des problématiques ponctuelles.
Pour ma part, je suis Vice-présidente de le commission Communication institutionnelle et membre de la commission règles et usages.
La commission de la communication institutionnelle a pour mission de promouvoir la profession d’avocat auprès du grand public, des entreprises et des institutions, à travers des campagnes médias, des événements à portée nationale et le développement de la communication numérique.
La Commission règles et usages est chargée non seulement de préparer les textes relatifs à l’unification des règles et usages de la profession d’avocat, et d’élaborer toute proposition en vue de leur évolution, mais également de répondre aux demandes d’avis déontologiques sollicités par les bâtonniers.
Enfant, vous vouliez être institutrice, avez-vous aujourd’hui l’occasion de transmettre vos connaissances ?
Oui, j’ai gardé l’envie de transmettre et d’enseigner.
J’interviens à l’école des avocats du grand ouest (EDAGO) auprès d’avocats en formation initiale, et d’avocats en exercice dans le cadre de la formation continue. En tant qu’ancienne bâtonnière et membre de la commission régulation du CNB, je suis attachée à la déontologie et ai plaisir à former les avocats sur ce sujet.
J’interviens également en école de commerce pour des cours d’initiation au droit.
Par ailleurs, j’interviens ponctuellement dans des établissements scolaires pour des journées thématiques sur le droit (harcèlement, égalité…). Il me semble en effet primordial que le droit soit enseigné aux jeunes, qu’ils rencontrent des professionnels pour libérer leur parole, et qu’ils y aient accès dès le plus jeune âge.
Avez-vous des engagements associatifs ou mandats ?
Oui, j’ai joué aux basket et je suis membre du bureau du basket club de Fougères, dont je suis également sponsor. Je pense que le sport véhicule des valeurs saines d’entraide, de cohésion, de partage. Je retrouve ces mêmes valeurs dans mon exercice professionnel. Par ailleurs, le sport est une très bonne façon de décompresser et d’évacuer les tensions liées au métier d’avocat.
En tant qu’avocate, je suis également entrepreneuse et je travaille quotidiennement auprès de chefs d’entreprise, ce qui m’a conduit à devenir membre du conseil d’administration du MEDEF.
En tant que chef d’entreprise, je suis également soucieuse de la préservation du tissu économique local, et suis membre d’Initiative en pays de fougères qui vise à développer l’économie locale.
Pensez-vous qu’il est important pour un avocat de fixer un cadre pour trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle ?
Oui. La profession évolue, et prend conscience de la nécessité d’organiser son activité pour préserver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Pour ma part, je cumule mon activité d’avocate et mon rôle au sein du CNB. J’ai donc adapté mon activité, notamment grâce au soutien de mes collaborateurs et à une organisation rigoureuse.
Je pense qu’il est primordial de bien s’organiser et de se fixer une limite. Un avocat peu théoriquement travailler 24H/24H et 7J/7J.
Il doit donc savoir prendre du recul et définir des horaires, ainsi qu’un rythme correspondant à son cadre personnel et familial.
Pour cela, il me semble préférable de travailler à plusieurs pour ne pas être isolé et submergé de travail.
Quels conseils donneriez-vous aux enfants qui s’interrogent sur leurs études et l’accès au métier d’avocat ?
J’aimerais dire aux jeunes qu’il ne faut jamais renoncer à leurs rêves.
Il faut croire en soi et en ses capacités.
Certes, le métier d’avocat est exigeant puisqu’il faut être précis et ne pas faire d’erreurs. Les avocats peuvent être perçus comme une élite, puisqu’ils doivent être performants.
Mais ce n’est pas un métier réservé aux élites. Il y a une grande diversité de parcours pour devenir avocats. Certains ont eu une autre vie professionnelle avant et ont repris leurs études. D’autres n’ont pas le bac et ont fait des capacités en droit avant d’obtenir l’examen d’avocat. D’autres encore travaillent comme juristes et obtiennent une équivalence qui leur permet de devenir avocat.
En somme, peu importe l’origine sociale des personnes, ou leur parcours scolaire. La seule chose qui compte c’est le travail et l’exigence que l’on a vis-à-vis de soi.
Comment pouvons-nous vous joindre ?
Je reçois sur rendez-vous du lundi au vendredi.
Mon cabinet est situé 36 rue Nationale 35300 Fougères.
Tél : 02.99.94.25.93
Mail : cabinet@lbp-avocat.fr
Pour aller plus loin
Site du cabinet :
Site du barreau CNB :
https://www.cnb.avocat.fr/les-missions-du-conseil-national-des-barreaux